Les Sommets du cinéma d’animation sont de retour ce printemps, du 6 au 11 mai, à la Cinémathèque québécoise. Cette vingt-deuxième édition s’annonce inoubliable et riche en découvertes avec cent quatre-vingt-cinq films, dont quarante premières, six rencontres professionnelles et une panoplie d’activités gratuites.

«Cette année, les Sommets du cinéma d’animation se déroulent sur le thème du désir : désir de la découverte, des rencontres, des amitiés, des festivités, des occasions d’affaires et bien d’autres sortes de désir! Le désir, c’est aussi celui de voir une programmation foisonnante, où abondent d’ailleurs bon nombre d’œuvres québécoises ayant été réalisées à l’extérieur de Montréal», souligne Marco de Blois, directeur artistique du festival.

Compétitions canadiennes

Les Sommets du cinéma d’animation présenteront un total de soixante-deux films en compétition. Parmi ceux-ci, il faut noter, en première mondiale, l’œuvre puissante d’Alain Fournier, Le géant Beaupré. Cette magnifique reconstitution dépeint la vie de cet homme mesurant huit pieds trois pouces, devenu bien malgré lui un phénomène de foire. Ensuite, Mémoire entropique, dernière réalisation de Nicolas Brault. Ce court métrage d’animation stéréoscopique, également présenté en première mondiale, se veut une émouvante exploration d’albums photo de famille ravagés par l’eau. Les deux seront présentés le mercredi, 8 mai, à dix-neuf heures quinze. Mentionnons aussi Drizzle In Johnson, film d’anticipation dystopique du réalisateur vancouvérois Ivan Li. Ce véritable chef-d’œuvre érotico-anarcho-démentiel-gore-punk sera présenté le mercredi, 8 mai, à vingt et une heures. À ne pas manquer!

Une première historique

Alors que les films réalisés à l’écran d’épingles se sont longtemps distingués par leur rareté, il est important de signaler que trois courts métrages conçus à l’aide de cette technique ont été retenus en sélection officielle. C’est un événement historique qui mérite d’être souligné! Il s’agit de Le tableau de Michèle Lemieux, présenté en première mondiale le mardi, 7 mai, à vint heures trente, Pic Pic de Carol-Ann Belzile-Normand, projeté en première nord-américaine le mercredi, 8 mai, à vingt et une heures, tous deux en compétition, et Le grand party annuel des créatures de la Lune, de Francis Desharnais, présenté en première mondiale, hors compétition, le mercredi, 8 mai, à vingt heures. Le premier fut réalisé avec l’écran d’épingle Alexeieff-Parker de l’ONF, les deux autres avec l’écran d’épingles d’Alexandre Noyer, à la Bande Vidéo à Québec.

Hors compétition

Le programme Grand Angle, consacré à l’exploration, aux surprises, à l’expérimentation et aux œuvres qui, sans être des films d’animation au sens strict, s’en rapprochent techniquement ou esthétiquement, regroupera vingt-deux œuvres réparties en deux programmes, les 7 et 8 mai, à vingt heures. Parmi celles-ci, il faut mentionner La dissolution du paysage d’Anne-Marie Bouchard, un voyage prenant et envoûtant dans un paysage intérieur; Corpus And The Wandering, de Jo Roy, élégante chorégraphie entièrement filmée à l’aide d’un iPhone, et Ombres acoustiques, de Patrick Bergeron, étonnante expérimentation électronique sur le mariage du son et de l’image d’esprit mclarennien.

Désormais incontournable, le programme Best of Annecy, sera présenté les 6 et 8 mai. En bonus cette année, s’ajoute le Best of Annecy WTF 2023 : un ovni composé de treize œuvres sélectionnées avec amour, qui sauront surprendre, faire frissonner, rire ou pleurer! Réservé aux dix-huit ans et plus.

Le jeudi, 9 mai, à vingt et une heures, il sera possible de voir le programme Animations queers : les couleurs éclatantes des diversités. Depuis plus d’une décennie, un nouveau courant est présent dans le cinéma d’animation d’auteur, celui d’une affirmation queer, qui enrichit considérablement la palette des créations. Tantôt exubérantes, tantôt introspectives, toujours d’une grande franchise, les œuvres bousculent les conventions et ne sont jamais ennuyeuses! Ce florilège de courts métrages est à l’image de cette émergence : éclaté, coloré, politique et inspirant.

En plus de La sirène de Sepideh Farsi, présenté en ouverture, un autre long métrage fait partie de la programmation, White Plastic Sky des cinéastes hongrois Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó. Ce film futuriste se déroule en 2123, alors que la sècheresse a ravagé la terre, l’humanité se voit contrainte de sacrifier une partie de sa population pour transformer les hommes en arbres. Le film sera présenté le 9 mai, à dix-sept heures, et le 10 mai, à dix-neuf heures.

Événements extérieurs et activités gratuites

Les Sommets proposent plusieurs événements extérieurs et activités gratuites.

Le vendredi, 10 mai, à compter de vingt heures quarante-cinq, il sera possible de voir sur l’esplanade Tranquille dans le Quartier des spectacles, un programme de dix-sept courts métrages spécialement sélectionnés, incluant la crème de la crème de cette vingt-deuxième édition!

La projection Amène ton chien est également de retour! En effet, la terrasse du Café-bar de la Cinémathèque accueillera le public et leur compagnon canin pour une projection à la belle étoile de L’extraordinaire voyage de Marona d’Anca Damian, le vendredi, 10 mai, à vingt heures trente.

Le long métrage sera de nouveau présenté le lendemain, à dix heures trente, lors d’une projection décontractée. Ouverte à toustes, cette séance offre aux personnes neuroatypiques et aux personnes accompagnées de nouveau-né·e·s, un environnement calme, sécuritaire et inclusif.

Pendant la projection, les spectateur·trice·s sont libres de se déplacer, de s’exprimer et d’interagir à leur guise. Cette séance est gratuite, destinée à un public de huit ans et plus et présentée en collaboration avec le FNC.

Les familles sont invitées le samedi, 11 mai, dès onze heures, à une projection spéciale du film Les toutes petites créatures de la cinéaste britannique Lucy Izzard. La projection sera suivie de l’activité Créer votre propre créature! Pour les enfants à partir de trois ans.

Autre événement préféré des festivaliers, le fameux Karaoké des Sommets sera de retour le samedi, 11 mai, dès vingt et une heures, sur la terrasse du Café-Bar de la Cinémathèque. Ce sera l’occasion de déguster l’une des deux bières officielles des Sommets 2024, une Pilsner italienne et une American Pale Ale (APA), conçues par Boswell — Brasserie artisanale.

Theodore Ushev

Le vendredi, 10 mai, à dix-sept heures trente, les Sommets présentent une rétrospective des courts métrages du cinéaste Theodore Ushev. Il sera possible de voir ou revoir : Physique de la tristesse, Demoni, Tower Bawher, Drux Flux, Gloria Victoria, Les journaux de Lipsett, Sonámbulo et Rossignols en décembre. Une grande exposition consacrée à l’artiste, La matière de la mémoire, occupera d’ailleurs trois salles de la Cinémathèque québécoise du 3 mai au 22 septembre. Présentée en première canadienne après un passage au Musée-Château d’Annecy l’an dernier, l’exposition regroupe plus de deux cents œuvres originales, affiches, des objets aussi uniques qu’étonnants, ainsi qu’une installation monumentale. Elle est coproduite par la Cinémathèque québécoise et le Musée-Château d’Annecy, en collaboration avec l’Office national du film du Canada.

Pour consulter la programmation complète : sommetsanimation.com

Les Sommets du cinéma d’animation ont dévoilé une partie de la programmation de sa vingt-deuxième édition. Ce fut également l’occasion de dévoiler la bande-annonce du festival, une création de Daniel Gies de E.D. Films qui signe également l’affiche officielle

Leçons de cinéma et activités professionnelles

Les festivaliers seront choyés cette année du côté des activités professionnelles et des leçons de cinéma, toutes accessibles gratuitement.

Tout d’abord, le 8 mai, à treize heures, dans le cadre de sa section «WIP» (Work in Progress), les Sommets présentent un projet fort attendu : Space Cadet d’Eric San alias Kid Koala, produit par Ginette Petit des Films Outsiders. Le projet sera présenté par Lillian Chan, créatrice de l’esthétique et Corinne Merrell, directrice artistique de Space Cadet.

Le festival présentera également le tout premier maillage dédié entièrement au cinéma d’animation, dans le cadre du programme de création émergente de la SODEC! Présenté en collaboration avec la SODEC, l'activité aura lieu sous forme de rencontres éclair le 7 mai, à quinze heures trente. L’événement sera suivi d’un 5 à 7 de réseautage où les participant·e·s pourront poursuivre la discussion et rencontrer les professionnel·le·s invité·e·s des Sommets. Sur inscription seulement.

Le 9 mai, à quinze heures, le réalisateur écossais Iain Gardner rencontrera le public pour présenter le processus créatif ayant mené à la réalisation de son court métrage, A Bear Named Wojtek. Le film rend d’ailleurs hommage au cinéaste Frédéric Back, qui aurait célébré son centième anniversaire le 8 avril 2024. Cette rencontre est présentée en collaboration avec Screen Scotland.

Le 10 mai, à quinze heures, rendez-vous avec Raman Jafari, véritable virtuose du vidéoclip. Établi à Berlin, l’artiste qui a réalisé des vidéoclips pour des artistes du monde entier comme Elton John, Dua Lipa et Ashnikko, dévoile son travail lors de cette conversation publique. L’événement est présenté en collaboration avec le Goethe-Institut.

Le 11 mai, à treize heures, l’ONF et les Sommets présenteront leur traditionnelle leçon de cinéma. À l’honneur, l’animateur et artiste visuel d’origine iranienne établi à Montréal, Arash Akhgari, qui discutera du processus créatif qui se cache derrière son dernier court métrage d’animation, En surface, sa première collaboration avec l’Office national du film du Canada.

Le public est ensuite invité à la projection commentée et conférence d’Aurélie Petit, L’animation «pour adulte». Au menu : sept courts métrages coquins et une discussion autour de la rencontre historique entre animation et sexualité, de la pornographie clandestine des années 1920 aux courts métrages contemporains, afin de répondre à la question : comment le désir s'anime-t-il? À ne pas manquer à quinze heures.

Adam change lentement, premier long-métrage de Joël Vaudreuil

Impliqué dans les Sommets à plusieurs niveaux depuis des années, il est tout indiqué pour l’artiste multidisciplinaire Joël Vaudreuil d’y présenter son premier long métrage, Adam change lentement. Il avait d’ailleurs présenté son projet dans le cadre de la section «WIP» (Work in Progress) lors de l’édition 2022 du festival. Le film vient tout juste de remporter le Grand Prix au Festival international du film d’animation de Niigata au Japon et prendra l’affiche le 7 juin 2024. La projection aura lieu le 8 mai, à dix-sept heures, et sera suivi d’une soirée festive au Café-Bar de la Cinémathèque, en présence de l’équipe du film. Concepteur de la musique du long-métrage, avec Joël Vaudreuil, Mathieu Charbonneau (membre des groupes Avec pas d’casques et Organ Mood) et Pietro Amato (membre de Bell Orchestre et The Luyas) se chargeront de l’ambiance avec une performance de leur duo Charbonneau/Amato.

Prix René-Jodoin et film de clôture

En 2015, les Sommets du cinéma d’animation et la Cinémathèque québécoise créent le Prix René-Jodoin. Cette distinction remise annuellement souligne le travail exemplaire accompli par une personnalité de l’animation canadienne. Cette année, c’est le cinéaste Pierre Hébert qui recevra l’honneur, lors de la remise de prix des Sommets le 11 mai, à dix-sept heures trente. Réalisateur de plus de quarante films, dont trois longs métrages, Pierre Hébert a travaillé à l’Office national du film du Canada de 1965 à 2000. Depuis, il est artiste indépendant et son travail a pris une ampleur multidisciplinaire (performances avec des musiciens, installations vidéo, collaborations avec des chorégraphes, dessins et actions sur le web). Il a été récipiendaire, en 2005, du Prix du Québec pour l’ensemble de son œuvre. En 2012, il a reçu une bourse de carrière du Conseil des arts et des lettres du Québec et, en 2018, un doctorat honorifique de l’Emily Carr University of Art and Design de Vancouver. Il va sans dire que les Sommets et la Cinémathèque sont extrêmement fiers de lui décerner le Prix René-Jodoin 2024.

Pour faire honneur au travail et la carrière de l’artiste, le festival clôturera sa vingt-deuxième édition avec la première mondiale du long métrage Graver l'homme, arrêt sur Pierre Hébert de Loïc Darses. Avec ce documentaire, le réalisateur s’intéresse à la passion de Pierre Hébert pour le geste de graver la pellicule. Loïc Darses creuse pour découvrir les premières motivations de l’artiste, remonte le temps, retrouve les lieux et, finalement, livre une fresque vaste et émouvante au centre de laquelle brille un réalisateur d’exception. Le film de clôture des Sommets 2024 sera présenté le 11 mai, à dix-neuf heures.

Jury de la compétition officielle

Le jury de la Compétition officielle, qui aura la lourde tâche de sélectionner les lauréat.e.s des six  prix des Sommets 2024, est composé de Lilian Chan, réalisatrice et animatrice torontoise, Francis Desharnais, réalisateur et bédéiste originaire de la Ville de Québec, Matt Kaszanek, directeur du Festival Animation is Film à Los Angeles, Emily Paige, productrice et cofondatrice du studio E.D. Films à Montréal et Julie Charette, réalisatrice et animatrice montréalaise.

Activités extérieures

Pour une deuxième année, les Sommets iront jouer dehors! Plusieurs projections extérieures gratuites sont prévues – voici un aperçu en attendant le dévoilement de la programmation complète le 24 avril!

Le 7 mai, le public est invité à prendre possession de la terrasse du Café-Bar de la Cinémathèque pour la grande première des trois premiers épisodes de la série Ovide va craquer! L’œuvre déjantée pour jeunes adultes signée par Vincent Bilodeau et Colegram, a été produite dans le cadre de Créateurs en série, une initiative de TV5 et Unis TV. Le 9 mai, ce sera autour de la nouvelle mouture du programme Hothouse de l’ONF d’être présentée à la belle étoile. Une sélection de films des éditions antérieures de ce programme de résidence pour les talents émergents, sera aussi projetée.

Les vingt-deuxièmes Sommets du cinéma d’animation auront lieu du 6 au 11 mai 2024.