Raphaël Dénommé, auteur, compositeur et interprète imprévisible et attachant, est de retour avec une nouvelle version de sa chanson Le Clochard, issue de son album Bayou St-Laurent (2018). Pour l’occasion, la pièce a été remixée par The Lost Boys, soulignant ainsi toute l’intensité du propos.

En lien avec la sortie de la chanson, Raphaël Dénommé, soucieux d’en faire davantage pour la cause, s’implique avec l’organisme Dans la rue, qui adopte une approche multifacette pour répondre aux besoins des jeunes sans-abri ou en situation précaire. Il invite les gens à donner généreusement afin de financer les différents services et programmes venant directement en aide aux jeunes : repas, école, employabilité, abri d’urgence, soins physiques et psychologiques, services à la famille, etc.

Les mots de Dénommé mettent en lumière celui à côté duquel on passe jour après jour, sans le voir. L’auteur-compositeur en parle de façon brute et directe, mais toujours avec un immense respect et une délicate sensibilité. La voix singulièrement éraillée de l’artiste apporte également son lot de vécu et de maturité au propos.

Mais heureusement le bonhomme savait rire encore

Mais son chien lui avait faim, juste comme ça il s’appelait Balthazar

Une pognée de change que dans ses poches danse

Pendant qu’une poignée de change dans mes poches, je chante

Pour accompagner la sortie de la chanson, un magnifique vidéoclip, réalisé par Cassandre Emmanuel, compte sur l’apport des œuvres uniques de l’artiste visuel Ojo. Dans son travail, les formes sont déviées de leurs sens utiles et ses couleurs sont alignées de façon désordonnée ; comme s’il voulait traduire une époque allant excessivement vite dans un monde où le beau côtoie trop souvent l’ultra répugnant.

L’univers d’Ojo était tout à fait approprié avec le thème de la chanson de Dénommé, qui parle d’itinérance et de solitude. Cette problématique sociale n’est pourtant pas nouvelle, mais elle provoque encore du malaise. Les derniers mois ont ramené dans l’actualité la réalité malheureuse de l’itinérance, au travers des tentes rue Notre-Dame et des tristes décès reliés à la pandémie.