Lanaudart logoÉdition avril 2024 / 113e édition
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Dans sa septième année!
Mise à jour: 29 janvier 2024
Musée d'art de Joliette
Musée d'art de Joliette

Le Musée d’art de Joliette a pour mission d’acquérir, de conserver, de mettre en valeur et de diffuser des œuvres anciennes et contemporaines d’artistes québécois, canadiens et étrangers au moyen d’expositions et d’activités culturelles et éducatives.

La collection du Musée d’art de Joliette est aujourd’hui composée de huit mille cinq cents œuvres réparties en quatre collections : art canadien, art européen, art contemporain et archéologie. La politique d’acquisition ou de documentation du Musée, de même que ses nombreuses collaborations avec d’autres institutions du Québec, du Canada et de l’étranger, lui permettent d’atteindre ses objectifs de conservation de sa collection et de demeurer extrêmement dynamique sur le plan de la recherche.

S’adressant à un public de tous les âges, le Musée d’art de Joliette inscrit ses actions dans une démarche de démocratisation culturelle visant à rendre accessibles les connaissances émergentes dans le domaine des arts visuels. La diffusion de ces connaissances se concrétise par la mise sur pied d’expositions permanentes et temporaires ainsi que par la publication de catalogues, la mise en circulation d’expositions, la réalisation de projets hors les murs, le prêt d’œuvres d’art et un programme de visites commentées et d’activités éducatives et culturelles (conférences, rencontres-causeries, concerts, lectures publiques et voyages culturels).

Les îles réunies
Les îles réunies

Les îles réunies est l’exposition permanente du Musée d’art de Joliette. Rassemblant une centaine d’œuvres de la collection, cette présentation ne dispose d’aucune contrainte chronologique ou thématique. L’exposition met en relation tant des œuvres du XIVe siècle que des installations récentes. À travers les différentes disciplines des arts visuels, des créateurs tels Paul-Émile Borduas, Isabelle Hayeur, Ozias Leduc, et Guido Molinari y sont représentés et s’y donnent la réplique.

La magie de cette exposition réside dans le pouvoir d’interpellation des œuvres entre elles. Un détail d’une sculpture pourra, par exemple, trouver une correspondance dans une photographie disposée à proximité. Toute la finesse de la mise en espace et du jeu muséologique pourra y être admiré. Les îles réunies vous convie donc à une rencontre éphémère du passé et de l’actuel, dans un choc de sens et de significations.

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Claudie Gagnon
Le temps suspendu de Claudie Gagnon

Réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, Collections, le temps suspendu est une installation de l’artiste multidisciplinaire Claudie Gagnon. Fixée au-dessus de l’escalier qui mène au toit du Musée, l’œuvre se compose de centaines d’objets en verre et en cristal. Suspendue à une plaque d’acier inoxydable polie, l’installation est rehaussée par un effet miroir saisissant. À la tombée de la nuit, Collections, le temps suspendu demeure visible de la rue, puisqu’un éclairage a été conçu en conséquence. Vue de loin, elle produit une nuée scintillante qui varie au gré de la lumière naturelle. Admirée en proximité, elle laisse place à l’observation de fins détails.

Mise en abîme de la fonction première du musée, Collections, le temps suspendu rassemble des centaines d’objets de brocante qui rappellent des artéfacts trouvés dans des cabinets de curiosités d’un autre temps. Les pièces ainsi regroupées sont issues de différents pratiques et métiers dont les sciences et les arts. Comme s’ils étaient figés dans le temps, ces objets composent une œuvre ludique qui interpelle l’imaginaire.

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Meryl Mc Master Liens de sang
Meryl McMaster. Bloodline [Liens du sang]

À propos

Voix majeure de l’art actuel, Meryl McMaster (née en 1988) réalise des autoportraits photographiques qui explorent ses liens de filiation avec ses ancêtres cri·e·s des plaines/siksika et britanniques/néerlandai·e·s. Ses premières créations, dont certaines sont présentées dans cette exposition, insufflaient une touche contemporaine à des représentations historiques de personnages autochtones, alors que d’autres suggèrent une réappropriation imaginaire du territoire, s’articulant autour de mises en scène oniriques. Les costumes élaborés qu’elle revêt, confectionnés de sa main, reflètent la mixité de ses origines tout en faisant souvent écho à des vêtements historiques et à des tenues cérémonielles.

Pour réaliser ses œuvres récentes, Meryl McMaster s’est prise en photo sur le territoire d’appartenance de la famille de son père, un Cri des plaines de la nation Red Pheasant, établie dans la région centrale de la Saskatchewan. Ses nouvelles œuvres tissent un lien temporel entre les trois générations de femmes remarquables cries des plaines et métisses qui précèdent l’artiste dans sa lignée familiale. «Même si nous ne saurons peut-être jamais qui étaient nos ancêtres dans leur vérité propre, croit‑elle, nous pouvons quand même conserver leur souvenir proche de nos cœurs». Devenue mère à son tour, l’artiste continue de fouiller les racines de son identité culturelle, élargissant pour la toute première fois, à l’occasion de la présente exposition, sa pratique au médium filmique.

Biographie

Meryl McMaster crée des autoportraits photographiques oniriques qui traversent les échelles de temps, mêlant les moments, les durées de vie, les générations et les ères géologiques. S’inspirant de son ascendance nēhiyaw (Cri des plaines) et euro-canadienne, elle construit des scènes spécifiques au site avec des habits qui nécessitent un travail intensif. La pratique de McMaster renforce les intersections entre les expériences réelles et imaginaires, dans l’espoir de mieux se comprendre, de mieux comprendre notre histoire, notre lignée et un monde plus qu’humain. Le travail de McMaster a fait l’objet d’expositions individuelles à l’Urban Shaman, Winnipeg (2021), au Musée McCord Steward, Montréal (2021), à la Maison du Canada, Londres (2020), à l’Ikon Gallery, Birmingham (2019) et au Centre de l’image, Toronto (2019). McMaster a été présélectionnée pour le prix New Discovery des Rencontres d’Arles (2019), a reçu le Scotiabank New Generation Photography Award (2018), le REVEAL Indigenous Art Award (2017) et le Eiteljorg Contemporary Art Fellowship (2013).

Du 10 février au 12 mai.

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Emma Waltraud Howes
Emma Waltraud Howes. The Time it Takes [Le temps qu’il faut]

À propos

The Time it Takes [Le temps qu’il faut] est la première exposition muséale individuelle de l’artiste Emma Waltraud Howes. L’exposition vise à mettre en lumière les nombreux fils qui tissent ses récents corpus en proposant une sélection d’œuvres datant de 2012 à 2024.

Petite, Howes se faisait raconter par sa mère une version de l’histoire de Sedna, la déesse inuk de la mer. La légende veut que pour fuir la famine, les membres du village partent en kayak à la recherche de nouveaux territoires de chasse. Le père de Sedna, la considérant comme une bouche de trop à nourrir, la jette par-dessus bord. Elle s’agrippe à l’embarcation, mais son père frappe ses doigts gelés à coups de pagaie. Ses mains éclatent et deviennent les poissons et les animaux marins. Sedna coule au fond de la mer. Depuis lors, elle règne sur toutes les créatures de l’océan et cherche vengeance en créant des tempêtes qui terrorisent les marins et influencent le fruit de leur chasse et de leur pêche.

Ayant d’abord évolué dans l’univers rigide et formaté de la danse classique, où la subjectivité et la parole individuelle n’ont pas leur place, Howes ne s’est pas fait couper les doigts, mais la langue. Une fois la parole perdue, comment se faire entendre? De quelle façon protester contre ce qui nous arrive? Que faire lorsque les spectres du passé nous hantent? Le corps devient le lieu de résistance, le médium à travers lequel tout s’exprime, puis la source d’un nouveau langage. Howes fait sens des petites et grandes histoires en les transformant en récits fantastiques, prolifiques et féconds.

Dans son plus récent projet Bang Bang Baroque (2024), Howes compose, par une esthétique maximaliste, sa propre mythologie où tout est relié : l’intime et le politique; le relationnel et le social; le végétal, l’animal et le minéral; l’imaginaire et le tangible; les histoires et l’Histoire. La poussière du désert du Sahara, issue de fossiles de poissons millénaires, transportée par le vent au-dessus des océans, finit sa course en Amazonie où elle nourrit les forêts. De la même façon, nous portons aujourd’hui à travers nos corps les traumatismes de nos aïeux.

Cette interconnexion se reflète dans la démarche de Howes depuis plusieurs années. Ses projets multidisciplinaires prennent souvent racine dans le dessin et la notation chorégraphique spéculative, avant de se déployer dans les troisième et quatrième dimensions. Ils se nourrissent l’un de l’autre, perpétuellement. Ce processus de traduction intermédiale s’inscrit dans un temps long, le temps qu’il faut pour donner forme au mouvement et vie à la forme.

Les recherches de Howes produisent diverses formes de traces. Le livret du film Bang Bang Baroque (les paroles de l’aria et les indications chorégraphiques) en est abondamment annoté. Une sélection des notes en bas de page de ce document est placée en exergue des cartels, afin que le récit de l’exposition prolonge celui de la pratique de l’artiste.

Biographie

Emma Waltraud Howes agit comme traductrice entre le mouvement et la forme. Ses œuvres interdisciplinaires se manifestent par de multiples reconfigurations du corps et de l’espace qui s’appuient sur sa formation en danse, en théorie de la performance et en arts visuels dans le cadre d’une pratique artistique conceptuelle. Son travail est guidé par l’observation des gestes et se concentre sur le développement d’une pratique chorégraphique élargie intégrant des interventions publiques, des recherches kinesthésiques et architecturales, ainsi qu’une composante de dessin sous-jacente sous la forme de partitions graphiques pour les performances – des compositions représentatives d’une étape dans le développement du concept et de l’intention jusqu’à la représentation et l’effet.

Howes a étudié le ballet et l’opéra baroque avant de devenir membre de la compagnie du Canadian Contemporary Dance Theatre(1989-1994). Elle a obtenu un certificat de formation professionnelle du Toronto Dance Theatre, à Toronto (1997), un baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr Institute of Art and Design, à Vancouver (2002), et une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia, à Montréal (2009), où elle a reçu une bourse internationale pour participer au programme New Artistic Strategies de la Bauhaus-Universität, à Weimar. Pendant ses études, elle a dirigé une école d’arts martiaux pendant dix ans. Elle a été l’artiste en résidence du Conseil des arts du Canada à ACME Studios à Londres (2018) et l’artiste en résidence du Conseil des arts et des Lettres au Künstlerhaus Bethanien à Berlin (2014).

Du 10 février au 12 mai.

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Les forces du sommeil
Manif d’art 11 – La biennale de Québec
Les forces du sommeil. Cohabitations des vivants

À propos

Manif d’art 11 – La biennale de Québec s’inspirera de l’hiver canadien et du sommeil de la terre pour s’intéresser à celui des humains et explorer les nuances multiples de l’éveil. Moments de latence, de transition, de pause, la saison froide et le sommeil ont en commun de suspendre la productivité, et de résister aux principes de l’exploitation des corps et des ressources. De ces alternances quotidiennes ou saisonnières, où les différentes espèces et leur environnement peuvent entrer en correspondance, dépendent la régénération du vivant, et aussi l’écoute, l’attention portée à la connaissance de soi et aux interactions avec d’autres formes de vie. Parce qu’il libère des forces intérieures incontrôlées et parfois décisives, parce qu’il altère nos réflexes et modifie nos perceptions, le sommeil a la capacité de modifier notre appréhension du monde.

Les rythmes biologiques de l’activité et du repos ont une histoire sociale et politique – la durée et la structure du sommeil ont été marquées par des normes successives. Parce qu’il nous fait chômer, le sommeil fait depuis l’ère industrielle l’objet d’enjeux politiques, comme en témoignent les efforts du capitalisme pour faire régner jour et nuit le profit et le rendement. La modernité veut un corps «recyclé» par la nuit. Le monde contemporain cultive et exploite l’idéologie des troubles du sommeil. Pendant ce temps, les plus démunis dorment à ciel ouvert dans les métropoles du monde entier.

Les expositions sont des situations d’éveil, elles favorisent de multiples régimes d’attention. Les processus artistiques peuvent susciter l’étonnement, les rencontres, les rapprochements imprévus, et encouragent ainsi la recomposition de nos perceptions, de nos certitudes et des hiérarchies qui nous gouvernent. Le parcours évoquera des lieux de retranchement féconds comme les chambres et les lits où l’on s’abandonne et se reprend; les maisons et les terriers où l’on s’abrite et où l’on retrouve les autres; les caches, les retraites propices à des situations de résistance et d’observation; les salles de projection. Il sera aussi question de la traversée du grand froid et des prodigieuses stratégies végétales de la survie.

Veilles, méditations, brèves divagations – des sommeils partiels irriguent nos jours et nous offrent des temps de perceptions décalées, de pensées discordantes, de latence de nos jugements. Les artistes nous rappellent que ces moments sont des forces. Elles feront grandir nos manières de vivre et de cohabiter sur une planète dont nous ne sommes ni les propriétaires ni les seuls sujets.

Artistes : Francis Alÿs, Yto Barrada et Rodney Graham

Du 10 février au 28 avril.

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Rodolphe Duguay
Coup d’œil sur la collection du MAJ – Rodolphe Duguay. D’un naturel

À propos

Plusieurs choses ont été écrites sur Rodolphe Duguay (1891-1973) et si peu à la fois. Ses pensées quotidiennes, qu’il a réunies dans neuf carnets entre les années 1907 et 1927, ont grandement contribué à faire connaître ses aspirations. Il s’est éteint au début des années 1970 dans un Québec en changement, à une époque où la pratique de la peinture, ancrée dans l’abstraction picturale, s’était éloignée des fonctions de représentation de la réalité qu’il avait connues. Ce monde était à des années-lumière du sien, celui d’un Québec rural.

Le MAJ se fait un devoir de souligner le cinquantième anniversaire de décès de cet artiste dont la carrière a été mise de côté par l’Histoire. Il souhaite ainsi faire redécouvrir la production de ce peintre et graveur, qui, après un séjour de sept ans en France en tant que premier boursier du Québec, a choisi de retourner vivre dans son Nicolet natal, à l’écart des projecteurs. Pour l’occasion, seize œuvres du MAJ sont présentées pour la plupart une première fois.

Pour certains, c’est en gravure qu’il laisse un legs innovateur, entre autres, pour ses recherches sur la lumière. La gravure était pour lui un moyen de subsistance. Il en aurait produit cent cinquante-cinq dans les années 1930. Par contre, c’est plutôt le médium de la peinture qu’il préférait et qu’il usait avec agilité pour réaliser des paysages, le genre ultime pour lui. Au fil du temps, Duguay s’est intéressé à la représentation de scènes paysagères d’une grande expressivité, témoins de la vie campagnarde, cherchant à les organiser selon des mises en scène inventives. Intrinsèquement croyant, Duguay plaçait la nature parmi les grands mystères de la vie.

Il travaillait le format intimiste. Le grand format et les commandes de murales religieuses n’étaient pas pour lui. Il n’affectionnait pas non plus de peindre des portraits. Néanmoins, deux œuvres du MAJ, ici présentées, donnent une place de choix à l’humain, dont l’une d’elles témoigne de ses études anatomiques réalisées à l’Académie Julian à Paris.

Chez lui, le ciel est un personnage récurrent. Il occupe une place prépondérante, se montrant enveloppant et parfois hostile. Les individus et les animaux ont souvent la tête baissée, en signe de tristesse ou de soumission devant l’immensité. Ses paysages, d’une grande expressivité, rappellent que l’humain n’est qu’une particule dans ce vaste univers. Aujourd’hui, à l’ère des changements climatiques, cette insistance sur la nature, la simplicité et le quotidien loin de la ville, prend un autre sens. Celui qu’on se répète, mais sans y arriver : prendre le temps de voir les saisons passer, pour le bien de la Terre.

Biographie

Peintre, graveur et illustrateur reconnu surtout pour ses paysages, Rodolphe Duguay se distingue de ses contemporains en menant une carrière loin des grands centres. Unique élève de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, il développe une pratique entre tradition et modernité, éclipsée au Québec à partir de la fin des années 1940 par l’arrivée du modernisme pictural. Son atelier construit dès son retour d’Europe sur la terre familiale à Nicolet, à l’image de celui qu’il occupait à Paris, est aujourd’hui un lieu patrimonial dédié à la mise en valeur de son art. Ce lieu permet un saut passionnant au cœur de son univers et celui de l’art québécois du début du vingtième siècle.

Du 10 février au 5 mai.

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