Lanaudart logo Édition juin 2023 / 93e édition
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Dans sa sixième année!
Mise à jour: Il y a 6 jours
Musée d'art de Joliette

Le Musée d’art de Joliette a pour mission d’acquérir, de conserver, de mettre en valeur et de diffuser des œuvres anciennes et contemporaines d’artistes québécois, canadiens et étrangers au moyen d’expositions et d’activités culturelles et éducatives.

La collection du Musée d’art de Joliette est aujourd’hui composée de huit mille cinq cents œuvres réparties en quatre collections : art canadien, art européen, art contemporain et archéologie. La politique d’acquisition ou de documentation du Musée, de même que ses nombreuses collaborations avec d’autres institutions du Québec, du Canada et de l’étranger, lui permettent d’atteindre ses objectifs de conservation de sa collection et de demeurer extrêmement dynamique sur le plan de la recherche.

S’adressant à un public de tous les âges, le Musée d’art de Joliette inscrit ses actions dans une démarche de démocratisation culturelle visant à rendre accessibles les connaissances émergentes dans le domaine des arts visuels. La diffusion de ces connaissances se concrétise par la mise sur pied d’expositions permanentes et temporaires ainsi que par la publication de catalogues, la mise en circulation d’expositions, la réalisation de projets hors les murs, le prêt d’œuvres d’art et un programme de visites commentées et d’activités éducatives et culturelles (conférences, rencontres-causeries, concerts, lectures publiques et voyages culturels).

Les îles réunies

Les îles réunies est l’exposition permanente du Musée d’art de Joliette. Rassemblant une centaine d’œuvres de la collection, cette présentation ne dispose d’aucune contrainte chronologique ou thématique. L’exposition met en relation tant des œuvres du XIVe siècle que des installations récentes. À travers les différentes disciplines des arts visuels, des créateurs tels Paul-Émile Borduas, Isabelle Hayeur, Ozias Leduc, et Guido Molinari y sont représentés et s’y donnent la réplique.

La magie de cette exposition réside dans le pouvoir d’interpellation des œuvres entre elles. Un détail d’une sculpture pourra, par exemple, trouver une correspondance dans une photographie disposée à proximité. Toute la finesse de la mise en espace et du jeu muséologique pourra y être admiré. Les îles réunies vous convie donc à une rencontre éphémère du passé et de l’actuel, dans un choc de sens et de significations.

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Le temps suspendu de Claudie Gagnon

Réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, Collections, le temps suspendu est une installation de l’artiste multidisciplinaire Claudie Gagnon. Fixée au-dessus de l’escalier qui mène au toit du Musée, l’œuvre se compose de centaines d’objets en verre et en cristal. Suspendue à une plaque d’acier inoxydable polie, l’installation est rehaussée par un effet miroir saisissant. À la tombée de la nuit, Collections, le temps suspendu demeure visible de la rue, puisqu’un éclairage a été conçu en conséquence. Vue de loin, elle produit une nuée scintillante qui varie au gré de la lumière naturelle. Admirée en proximité, elle laisse place à l’observation de fins détails.

Mise en abîme de la fonction première du musée, Collections, le temps suspendu rassemble des centaines d’objets de brocante qui rappellent des artéfacts trouvés dans des cabinets de curiosités d’un autre temps. Les pièces ainsi regroupées sont issues de différents pratiques et métiers dont les sciences et les arts. Comme s’ils étaient figés dans le temps, ces objets composent une œuvre ludique qui interpelle l’imaginaire.

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Retirez vos bouchons d’oreilles

L’exposition collective Retirez vos bouchons d’oreilles présente le travail en solo ou en duo de vingt-deux artistes du Canada, du Québec et de l’international qui mettent en jeu les principes au cœur du travail de Pauline Oliveros (1932-2016), une musicienne et compositrice expérimentale, dont l’œuvre est traversée par une conception singulière de l’écoute qu’elle désigne par le terme de «Deep Listening» (écoute profonde). Son titre fait écho à une partition écrite par l’artiste, Dissolving your ear plugs, qui résume à elle seule la quête animant son travail. Un premier volet du projet s’amorce en juin au Musée d’art de Joliette pour se poursuivre à l’automne à Bétonsalon – centre d’art et de recherche, situé à Paris, avec Émilie Renard (directrice de Bétonsalon), cocommissaire de la seconde exposition.

Au Musée d’art de Joliette, le public est invité à réfléchir à la dimension sensible et politique de trois termes musicaux que sont le bruit, le timbre et la résonance. À partir de ces concepts musicaux, tels qu’ils s’incarnent dans l’œuvre d’Oliveros, nous souhaitons poser la question suivante : comment une expérience sensorielle peut-elle transformer nos relations et donc constituer une expérience intrinsèquement politique?

Dans la continuité des recherches de Pauline Oliveros, l’exposition met en jeu une conception de l’écoute entendue au sens large, c’est à dire qui s’étend à l’ensemble du corps et concerne à la fois nos relations à nous-même, aux autres et à l’environnement. À travers des pièces sonores, des installations, des œuvres participatives, des vidéos, des sculptures et des photographies, elle a pour objectif de faire réfléchir à la manière dont la pratique de l’écoute peut redistribuer les rapports de pouvoir et augmenter nos capacités à vivre ensemble et à nous connecter aux autres et à ce qui nous entoure. Concrètement, les œuvres de l’exposition feront éprouver aux visiteurs et visiteuses la force transformative de l’écoute, à la fois du point de vue individuel et social. Une série de performances s’ajouteront à la présentation de l’exposition en salle.

Du 11 juin au 4 septembre

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Cohésion. Une enquête sur le faire groupe d'Anne-Marie Ouellet

«Une enquête ne vise pas tant à décrire une expérience mais à la faire exister. À ce titre, toute enquête est d’abord et avant tout une expérimentation.» – Vinciane Despret

Depuis 2019, Anne-Marie Ouellet s’intéresse aux manières de prendre part à des projets collectifs. Qu’est-ce qui nous incite à fonder ou à rejoindre une association, un collectif, une communauté ou à travailler en collaboration? Qu’est-ce qui nous tient dans un groupe, nous lie, nous relie? Quel est le principe rassembleur de telles initiatives : une activité, une pratique, une identité, une cause, un besoin? À travers des expérimentations menées en petits groupes, des activités de partage de savoir-faire et une série d’entretiens, l’artiste enquête sur le sentiment d’appartenance envers des groupes, informels ou organisés, et à leur influence sur nos activités, nos comportements, nos émotions et nos idées.

Au centre de l’exposition, ces investigations se déploient dans une installation performative intitulée Cohésion. À visiter ou à expérimenter seul·e ou en groupe, cette œuvre adopte la forme d’un espace de rassemblement temporaire dont la composition n’est jamais définitive. Elle est un moment dans un processus, une invitation à partager l’état actuel des réflexions. Un zine et une performance tissés de mots et de gestes extraits des entretiens interagissent avec l’espace narratif de l’installation. Tenter d’être et de faire ensemble, observer les dynamiques collectives, partager le pouvoir, incarner une figure de groupe en mouvement : ils offrent de nouveaux enchevêtrements d’expériences, entre nécessités, utopies, deuils, soins et solidarités.

L’exposition souligne, en parallèle, certains des enjeux soulevés par la pratique de l’artiste depuis une vingtaine d’années, en mettant en relation une sélection d’œuvres et de traces issues de plusieurs projets qui interrogent l’espace collectif. Rassemblés dans un «schéma de pratique», ces éléments sont organisés selon les rapprochements établis entre les stratégies ou les sujets de certains projets, mais surtout en fonction des relations qu’ils entretiennent avec Cohésion. Ce schéma souligne les méthodes, les motifs et les questions qui traversent l’ensemble de son travail et qui trouvent un écho dans les collaborations et les gestes spéculatifs qui définissent ses investigations actuelles. Fondées sur l’expérimentation d’actions dans l’espace social et sur la mise en récit de plusieurs enquêtes – notamment par le dessin, la performance, la création d’uniformes, la vidéo et la photographie – elles nous invitent à peupler nos imaginaires du commun.

Du 11 juin au 4 septembre

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Devenir chez-nous d'Iphigénie Marcoux-Fortier

En 2018, l’artiste et documentariste Iphigénie Marcoux-Fortier lançait une invitation ouverte à participer à Devenir chez-nous aux femmes du territoire rural de Lanaudière – nommé Nitaskinan par les Atikamekw Nehirowiskwewok. Des femmes d’origines et d’expériences diverses ont alors pris part à une série de conversations à propos de la pluralité de leurs chez-nous. Déclenchés par un processus réflexif de partage, ces échanges portant à la fois force et vulnérabilité ont révélé que l’idée du chez-nous est intrinsèquement liée au processus de construction identitaire universel et qu’il peut prendre de multiples formes – un lieu physique, un objet, une personne, un réseau de personnes, un souvenir, une idée ou même une émotion.

De ces discussions collectives ont émergé les microhistoires qui façonnent le projet Devenir chez-nous, dans lequel ces femmes se racontent. Chacun des courts-métrages réalisés en cocréation avec Iphigénie Marcoux-Fortier témoigne d’un respect et d’une bienveillance réciproques puisqu’il met en pratique la démarche de l’engagement sensible, qui valorise l’écoute mutuelle et le bien-être des participantes. Cette approche relationnelle est transposée dans les œuvres vidéos de manière sonore par l’intermédiaire de la narration, issue des conversations de groupe, laissant entendre les murmures des interlocutrices, et de la mélodie unissant les voix des cocréatrices. Les détails visuels composant les microhistoires – maisons, personnes, objets, archives, paysages, etc. – rendent perceptible quant à eux la poésie du chez-nous. Bien que les courts-métrages soient tous uniques et à l’image des cocréatrices, certains éléments sont récurrents et tissent des liens dans la différence. Notamment, la répétition de l’utilisation de la transparence dans la représentation des corps, laquelle rappelle l’universalité de notre impermanence sur le territoire, ce dernier étant lui aussi mis à l’avant-plan dans les vidéos. Les oiseaux-avatars qui personnifient chacune des cocréatrices insistent pour leur part sur la singularité de ces femmes. Ils symbolisent également la liberté qu’elles se réapproprient par l’acte d’autorécit et leur capacité commune à retrouver leur chez-nous, comme suggéré par le mobile les réunissant au centre du hall d’entrée pour la durée de la programmation.

À ce jour, une trentaine de femmes ont participé à ce projet qui a été exposé dans près d’une dizaine de lieux à travers la région de Lanaudière. Au Musée d’art de Joliette sont présentées en primeur les microhistoires de Morgane, Murielle, Amy, Iphigénie, Meky et Céline. Oscillant entre l’individuel et le collectif, entre l’écoute et la parole, Devenir chez-nous est une œuvre courtepointe rendant visible des histoires hétérogènes qui, mises en relation les unes avec les autres, permettent d’aborder des enjeux sociaux et d’entrevoir une coexistence inclusive et harmonieuse.

Du 11 juin au 4 septembre

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