Lanaudart logoÉdition juillet 2024 / 120e édition
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Dans sa huitième année!
Mise à jour: 15 juin 2024
Musée d'art de Joliette
Musée d'art de Joliette

Le Musée d’art de Joliette a pour mission d’acquérir, de conserver, de mettre en valeur et de diffuser des œuvres anciennes et contemporaines d’artistes québécois, canadiens et étrangers au moyen d’expositions et d’activités culturelles et éducatives.

La collection du Musée d’art de Joliette est aujourd’hui composée de huit mille cinq cents œuvres réparties en quatre collections : art canadien, art européen, art contemporain et archéologie. La politique d’acquisition ou de documentation du Musée, de même que ses nombreuses collaborations avec d’autres institutions du Québec, du Canada et de l’étranger, lui permettent d’atteindre ses objectifs de conservation de sa collection et de demeurer extrêmement dynamique sur le plan de la recherche.

S’adressant à un public de tous les âges, le Musée d’art de Joliette inscrit ses actions dans une démarche de démocratisation culturelle visant à rendre accessibles les connaissances émergentes dans le domaine des arts visuels. La diffusion de ces connaissances se concrétise par la mise sur pied d’expositions permanentes et temporaires ainsi que par la publication de catalogues, la mise en circulation d’expositions, la réalisation de projets hors les murs, le prêt d’œuvres d’art et un programme de visites commentées et d’activités éducatives et culturelles (conférences, rencontres-causeries, concerts, lectures publiques et voyages culturels).

Les îles réunies
Les îles réunies

Les îles réunies est l’exposition permanente du Musée d’art de Joliette. Rassemblant une centaine d’œuvres de la collection, cette présentation ne dispose d’aucune contrainte chronologique ou thématique. L’exposition met en relation tant des œuvres du XIVe siècle que des installations récentes. À travers les différentes disciplines des arts visuels, des créateurs tels Paul-Émile Borduas, Isabelle Hayeur, Ozias Leduc, et Guido Molinari y sont représentés et s’y donnent la réplique.

La magie de cette exposition réside dans le pouvoir d’interpellation des œuvres entre elles. Un détail d’une sculpture pourra, par exemple, trouver une correspondance dans une photographie disposée à proximité. Toute la finesse de la mise en espace et du jeu muséologique pourra y être admiré. Les îles réunies vous convie donc à une rencontre éphémère du passé et de l’actuel, dans un choc de sens et de significations.

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Claudie Gagnon
Le temps suspendu de Claudie Gagnon

Réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, Collections, le temps suspendu est une installation de l’artiste multidisciplinaire Claudie Gagnon. Fixée au-dessus de l’escalier qui mène au toit du Musée, l’œuvre se compose de centaines d’objets en verre et en cristal. Suspendue à une plaque d’acier inoxydable polie, l’installation est rehaussée par un effet miroir saisissant. À la tombée de la nuit, Collections, le temps suspendu demeure visible de la rue, puisqu’un éclairage a été conçu en conséquence. Vue de loin, elle produit une nuée scintillante qui varie au gré de la lumière naturelle. Admirée en proximité, elle laisse place à l’observation de fins détails.

Mise en abîme de la fonction première du musée, Collections, le temps suspendu rassemble des centaines d’objets de brocante qui rappellent des artéfacts trouvés dans des cabinets de curiosités d’un autre temps. Les pièces ainsi regroupées sont issues de différents pratiques et métiers dont les sciences et les arts. Comme s’ils étaient figés dans le temps, ces objets composent une œuvre ludique qui interpelle l’imaginaire.

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Rodolphe Duguay
Coup d’œil sur la collection du MAJ – Rodolphe Duguay. D’un naturel

À propos

Plusieurs choses ont été écrites sur Rodolphe Duguay (1891-1973) et si peu à la fois. Ses pensées quotidiennes, qu’il a réunies dans neuf carnets entre les années 1907 et 1927, ont grandement contribué à faire connaître ses aspirations. Il s’est éteint au début des années 1970 dans un Québec en changement, à une époque où la pratique de la peinture, ancrée dans l’abstraction picturale, s’était éloignée des fonctions de représentation de la réalité qu’il avait connues. Ce monde était à des années-lumière du sien, celui d’un Québec rural.

Le MAJ se fait un devoir de souligner le cinquantième anniversaire de décès de cet artiste dont la carrière a été mise de côté par l’Histoire. Il souhaite ainsi faire redécouvrir la production de ce peintre et graveur, qui, après un séjour de sept ans en France en tant que premier boursier du Québec, a choisi de retourner vivre dans son Nicolet natal, à l’écart des projecteurs. Pour l’occasion, seize œuvres du MAJ sont présentées pour la plupart une première fois.

Pour certains, c’est en gravure qu’il laisse un legs innovateur, entre autres, pour ses recherches sur la lumière. La gravure était pour lui un moyen de subsistance. Il en aurait produit cent cinquante-cinq dans les années 1930. Par contre, c’est plutôt le médium de la peinture qu’il préférait et qu’il usait avec agilité pour réaliser des paysages, le genre ultime pour lui. Au fil du temps, Duguay s’est intéressé à la représentation de scènes paysagères d’une grande expressivité, témoins de la vie campagnarde, cherchant à les organiser selon des mises en scène inventives. Intrinsèquement croyant, Duguay plaçait la nature parmi les grands mystères de la vie.

Il travaillait le format intimiste. Le grand format et les commandes de murales religieuses n’étaient pas pour lui. Il n’affectionnait pas non plus de peindre des portraits. Néanmoins, deux œuvres du MAJ, ici présentées, donnent une place de choix à l’humain, dont l’une d’elles témoigne de ses études anatomiques réalisées à l’Académie Julian à Paris.

Chez lui, le ciel est un personnage récurrent. Il occupe une place prépondérante, se montrant enveloppant et parfois hostile. Les individus et les animaux ont souvent la tête baissée, en signe de tristesse ou de soumission devant l’immensité. Ses paysages, d’une grande expressivité, rappellent que l’humain n’est qu’une particule dans ce vaste univers. Aujourd’hui, à l’ère des changements climatiques, cette insistance sur la nature, la simplicité et le quotidien loin de la ville, prend un autre sens. Celui qu’on se répète, mais sans y arriver : prendre le temps de voir les saisons passer, pour le bien de la Terre.

Biographie

Peintre, graveur et illustrateur reconnu surtout pour ses paysages, Rodolphe Duguay se distingue de ses contemporains en menant une carrière loin des grands centres. Unique élève de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, il développe une pratique entre tradition et modernité, éclipsée au Québec à partir de la fin des années 1940 par l’arrivée du modernisme pictural. Son atelier construit dès son retour d’Europe sur la terre familiale à Nicolet, à l’image de celui qu’il occupait à Paris, est aujourd’hui un lieu patrimonial dédié à la mise en valeur de son art. Ce lieu permet un saut passionnant au cœur de son univers et celui de l’art québécois du début du vingtième siècle.

Jusqu'au 8 septembre.

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Rajni Perera
Rajni Perera/Futurs

À propos

Établie à Toronto, Rajni Perera est l’une des artistes multidisciplinaires contemporaines les plus prometteuses du Canada. Elle expérimente avec des médiums aussi variés que la peinture, la sculpture et la photographie, pour prêter forme à des futurs imaginés où évoluent des sujets mutés au cœur de mondes dystopiques. Des exemples de ses premières déesses mutées seront exposés aux côtés d’abstractions et de sculptures récentes. Puisant largement dans les traditions artistiques de son pays d’origine, le Sri Lanka, et inspirée par la tradition indienne de la miniature, les armures médiévales et la science-fiction, son œuvre imprégnée de thèmes féministes et diasporiques force une réflexion sur la survie dans un futur où l’environnement s’est dégradé. Perera aborde ces menaces existentielles avec inventivité, déployant une vision chargée d’humour et de critique mordante, d’espoir et de crainte. La situation mondiale actuelle et l’accélération des changements climatiques viennent accentuer tant la justesse que l’intérêt indéniable de sa proposition.

Commissariée par Sarah Milroy, conservatrice en chef de la Collection McMichael d’art canadien, l’exposition Futurs rassemble des œuvres couvrant toutes les étapes de la carrière de Perera, ainsi que de nouvelles pièces créées expressément pour l’occasion. La version présentée au Musée d’art de Joliette comprend en outre quelques œuvres tirées de Phylogeny [Phylogénie], sa toute dernière série. Le catalogue d’exposition qui l’accompagne propose une entrevue de l’artiste avec Sarah Milroy et des essais de Fariha Roisin et de Britt Wray, deux figures littéraires de réputation internationale.

Biographies

Dans son œuvre, l’artiste d’origine sri-lankaise Rajni Perera explore la mythologie diasporique à travers le prisme de la science-fiction. Puisant dans sa propre vaste expérience visuelle de la culture immigrante et dans les préoccupations environnementales nées du colonialisme et des ravages de l’extraction abusive des ressources, elle imagine un monde alternatif triomphant.

Ce printemps, son travail a été présenté en duo à la Fondation Phi, puis fait l’objet d’une exposition individuelle au Musée d’art de Joliette. Ses œuvres ont auparavant été exposées au McMichael (Kleinburg, Canada, 2022-2023), à Temple Contemporary (Philadelphie, É-U, 2022), à Jeffrey Deitch (Los Angeles, 2022), au Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa, Canada, 2021), à Glasgow Tramway (Glasgow, Écosse, 2020), au Museum of Contemporary Art (Toronto, Canada, 2018), Le Musée d’art moderne (Rio, Brésil), à la Galerie d’art de l’Université York (Toronto, Canada, 2017) et à la Biennale d’art de Colombo (Édimbourg, Royaume-Uni, 2017). Le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) a fait l’acquisition d’une de ses œuvres qu’il a par la suite exposée en 2019.

Sarah Milroy est conservatrice en chef à la Collection McMichael d’art canadien à Kleinberg, en Ontario, le seul musée du Canada consacré exclusivement à l’art canadien et autochtone, et co-conservatrice de l’exposition Meryl McMaster : Bloodline [Liens du sang]. Auparavant, Milroy a été rédactrice en chef et éditrice du magazine Canadian Art et critique d’art principale du Globe and Mail. Ses principales expositions itinérantes comprennent From the Forest to the Sea : Emily Carr en Colombie-Britannique (2010), David Milne : Modern Painting (2018) et Uninvited; Canadian Women Artists in the Modern Moment (2021), une exposition historique sur les femmes artistes canadiennes et autochtones de l’entre-deux-guerres. En 2020, Milroy a été nommée membre de l’Ordre du Canada.

Jusqu'au 8 septembre.

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Mark Lewis
Mark Lewis/Fin

À propos

Depuis les années 1990, l’art vidéo de Mark Lewis explore le langage cinématographique et les mécanismes de construction des images. Ses films présentent un récit minimal qui est souvent prétexte à l’exploration d’une technique de captation vidéo. Si le son est absent, c’est pour que l’attention du spectateur soit entièrement consacrée à ce qui lui est donné à voir. Les «tableaux en mouvements» que crée l’artiste invitent à s’immerger dans une scène précise pour mieux en observer les détails. Le rythme de défilement des images, souvent en léger décalage avec la réalité, crée une temporalité incertaine où le mouvement des personnages et les scènes réelles semblent suspendus dans le temps.

Le titre qui unit les deux œuvres de Lewis présentées cette saison au MAJ est un clin d’œil à la fin du récit dans la tradition du cinéma français, mais surtout à l’achèvement de moments historiques. Londres (près de la mort), nous plonge dans une histoire récente, qui marque la fin du long règne de la reine Élizabeth II. La scène captée se déroule aux abords du Buckingham Palace, dans les jours suivant la mort de la souveraine. L’œuvre ne présente pas de récit, mais nous plonge plutôt dans un instant précis : celui de l’attente des directives aux médias. Dans un long traveling, la caméra parcourt les tentes et la horde de journalistes postés aux abords d’un terrain bordé de fleurs, rythmé par les drapeaux britanniques. Cette tapisserie répétitive, à la fois irréelle et ordinaire, débouche finalement sur une foule désorganisée et incertaine, elle aussi en attente de la suite de l’histoire.

De la Casa do Povo à l’Art Palacio fait également écho à la question du temps, autant par son sujet que par la technique utilisée. Des milliers d’images fixes recréent, en trois dimensions, un segment du centre-ville de São Paulo au Brésil. Le parcours sillonne les rues entre deux monuments culturels représentatifs de l’époque moderniste : la Casa do Povo et l’Art Palacio, un cinéma aujourd’hui laissé à l’abandon. Les parties manquantes et les déformations du collage numérique offrent un rendu imparfait de l’espace. Tout semble se désagréger, donnant un aspect fantomatique à celle autrefois considérée comme la «ville du futur». Alors que le passé s’efface peu à peu, l’œuvre agit comme mémoire du lieu et de l’histoire de son architecture

Biographie

Mark Lewis a représenté le Canada à la Biennale de Venise en 2009. Ses œuvres sont collectionnées par les plus grands musées du monde et ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives : Centre Pompidou, Paris; MOMA, New York, Musée du Louvre, Paris; Musée d’Israël, Israël; Modern Art Oxford; Taipei Fine Arts Museum, Taïwan; Musée d’art contemporain du Luxembourg; Galerie d’art de l’Ontario, Toronto; The Contemporary Austin, Texas; Musée des Beaux-Arts du Canada; MASP, Sao Paulo; et dans de nombreuses autres institutions. Il a écrit et publié plus de trente essais dans différents journaux et ouvrages critiques. Son livre sur un film de l’artiste Pierre Huyghe a été publié en 2021 chez Afterall Books et il est distribué par MIT Press. Lewis a reçu le prix du Gouverneur général en arts médiatiques en 2016 et le Prix Gershon Iskowitz de l’AGO en 2010.

Jusqu'au 8 septembre.

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