Lanaudart logoÉdition octobre 2024 / 125e édition
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Dans sa huitième année!
Mise à jour: 27 septembre 2024
Musée d'art de Joliette
Musée d'art de Joliette

Le Musée d’art de Joliette a pour mission d’acquérir, de conserver, de mettre en valeur et de diffuser des œuvres anciennes et contemporaines d’artistes québécois, canadiens et étrangers au moyen d’expositions et d’activités culturelles et éducatives.

La collection du Musée d’art de Joliette est aujourd’hui composée de huit mille cinq cents œuvres réparties en quatre collections : art canadien, art européen, art contemporain et archéologie. La politique d’acquisition ou de documentation du Musée, de même que ses nombreuses collaborations avec d’autres institutions du Québec, du Canada et de l’étranger, lui permettent d’atteindre ses objectifs de conservation de sa collection et de demeurer extrêmement dynamique sur le plan de la recherche.

S’adressant à un public de tous les âges, le Musée d’art de Joliette inscrit ses actions dans une démarche de démocratisation culturelle visant à rendre accessibles les connaissances émergentes dans le domaine des arts visuels. La diffusion de ces connaissances se concrétise par la mise sur pied d’expositions permanentes et temporaires ainsi que par la publication de catalogues, la mise en circulation d’expositions, la réalisation de projets hors les murs, le prêt d’œuvres d’art et un programme de visites commentées et d’activités éducatives et culturelles (conférences, rencontres-causeries, concerts, lectures publiques et voyages culturels).

Les îles réunies
Les îles réunies

Les îles réunies est l’exposition permanente du Musée d’art de Joliette. Rassemblant une centaine d’œuvres de la collection, cette présentation ne dispose d’aucune contrainte chronologique ou thématique. L’exposition met en relation tant des œuvres du XIVe siècle que des installations récentes. À travers les différentes disciplines des arts visuels, des créateurs tels Paul-Émile Borduas, Isabelle Hayeur, Ozias Leduc, et Guido Molinari y sont représentés et s’y donnent la réplique.

La magie de cette exposition réside dans le pouvoir d’interpellation des œuvres entre elles. Un détail d’une sculpture pourra, par exemple, trouver une correspondance dans une photographie disposée à proximité. Toute la finesse de la mise en espace et du jeu muséologique pourra y être admiré. Les îles réunies vous convie donc à une rencontre éphémère du passé et de l’actuel, dans un choc de sens et de significations.

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Claudie Gagnon
Le temps suspendu de Claudie Gagnon

Réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, Collections, le temps suspendu est une installation de l’artiste multidisciplinaire Claudie Gagnon. Fixée au-dessus de l’escalier qui mène au toit du Musée, l’œuvre se compose de centaines d’objets en verre et en cristal. Suspendue à une plaque d’acier inoxydable polie, l’installation est rehaussée par un effet miroir saisissant. À la tombée de la nuit, Collections, le temps suspendu demeure visible de la rue, puisqu’un éclairage a été conçu en conséquence. Vue de loin, elle produit une nuée scintillante qui varie au gré de la lumière naturelle. Admirée en proximité, elle laisse place à l’observation de fins détails.

Mise en abîme de la fonction première du musée, Collections, le temps suspendu rassemble des centaines d’objets de brocante qui rappellent des artéfacts trouvés dans des cabinets de curiosités d’un autre temps. Les pièces ainsi regroupées sont issues de différents pratiques et métiers dont les sciences et les arts. Comme s’ils étaient figés dans le temps, ces objets composent une œuvre ludique qui interpelle l’imaginaire.

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Rodolphe Duguay
Coup d’œil sur la collection du MAJ – Rodolphe Duguay. D’un naturel

À propos

Plusieurs choses ont été écrites sur Rodolphe Duguay (1891-1973) et si peu à la fois. Ses pensées quotidiennes, qu’il a réunies dans neuf carnets entre les années 1907 et 1927, ont grandement contribué à faire connaître ses aspirations. Il s’est éteint au début des années 1970 dans un Québec en changement, à une époque où la pratique de la peinture, ancrée dans l’abstraction picturale, s’était éloignée des fonctions de représentation de la réalité qu’il avait connues. Ce monde était à des années-lumière du sien, celui d’un Québec rural.

Le MAJ se fait un devoir de souligner le cinquantième anniversaire de décès de cet artiste dont la carrière a été mise de côté par l’Histoire. Il souhaite ainsi faire redécouvrir la production de ce peintre et graveur, qui, après un séjour de sept ans en France en tant que premier boursier du Québec, a choisi de retourner vivre dans son Nicolet natal, à l’écart des projecteurs. Pour l’occasion, seize œuvres du MAJ sont présentées pour la plupart une première fois.

Pour certains, c’est en gravure qu’il laisse un legs innovateur, entre autres, pour ses recherches sur la lumière. La gravure était pour lui un moyen de subsistance. Il en aurait produit cent cinquante-cinq dans les années 1930. Par contre, c’est plutôt le médium de la peinture qu’il préférait et qu’il usait avec agilité pour réaliser des paysages, le genre ultime pour lui. Au fil du temps, Duguay s’est intéressé à la représentation de scènes paysagères d’une grande expressivité, témoins de la vie campagnarde, cherchant à les organiser selon des mises en scène inventives. Intrinsèquement croyant, Duguay plaçait la nature parmi les grands mystères de la vie.

Il travaillait le format intimiste. Le grand format et les commandes de murales religieuses n’étaient pas pour lui. Il n’affectionnait pas non plus de peindre des portraits. Néanmoins, deux œuvres du MAJ, ici présentées, donnent une place de choix à l’humain, dont l’une d’elles témoigne de ses études anatomiques réalisées à l’Académie Julian à Paris.

Chez lui, le ciel est un personnage récurrent. Il occupe une place prépondérante, se montrant enveloppant et parfois hostile. Les individus et les animaux ont souvent la tête baissée, en signe de tristesse ou de soumission devant l’immensité. Ses paysages, d’une grande expressivité, rappellent que l’humain n’est qu’une particule dans ce vaste univers. Aujourd’hui, à l’ère des changements climatiques, cette insistance sur la nature, la simplicité et le quotidien loin de la ville, prend un autre sens. Celui qu’on se répète, mais sans y arriver : prendre le temps de voir les saisons passer, pour le bien de la Terre.

Biographie

Peintre, graveur et illustrateur reconnu surtout pour ses paysages, Rodolphe Duguay se distingue de ses contemporains en menant une carrière loin des grands centres. Unique élève de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, il développe une pratique entre tradition et modernité, éclipsée au Québec à partir de la fin des années 1940 par l’arrivée du modernisme pictural. Son atelier construit dès son retour d’Europe sur la terre familiale à Nicolet, à l’image de celui qu’il occupait à Paris, est aujourd’hui un lieu patrimonial dédié à la mise en valeur de son art. Ce lieu permet un saut passionnant au cœur de son univers et celui de l’art québécois du début du vingtième siècle.

Jusqu'au 12 janvier.

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Sarah Wendt/Pascal Dufaux
Sarah Wendt + Pascal Dufaux
Miel du temps

À propos

«If it’s attention (deciding what to pay attention to) that makes our reality, regaining control of it can also mean the discovery of new worlds and new ways of moving through them.» - Jenny Odell, How to Do Nothing. Resisting the Attention Economy, page 94

Premier solo muséal au Québec du duo Wendt + Dufaux
, Miel du temps transforme l’espace muséal en chambres sensorielles peuplées d’œuvres où le visuel, le sonore et le tactile s’entremêlent. L’exposition s’articule autour des modes de perceptions de nos environnements, mais également de la notion de temps. En proposant une réflexion critique et poétique de l’économie de l’attention, le duo s’intéresse aux choix essentiels qui définissent notre rapport au monde. À qui et à quoi décidons-nous de porter attention et sous quelles modalités le faisons-nous? Quel temps accordons-nous aux êtres et aux autres formes de vie qui nous entourent? En quoi leur sentience – leur capacité d’avoir des expériences vécues qui passe nécessairement par les sens – est-elle différente de la nôtre? Quelles sont nos manières d’entrer en relation avec les êtres, les territoires ou les espaces que nous habitons et comment modèlent-elles notre expérience du monde?

Ces questionnements traversent l’ensemble de l’œuvre du duo, alors que leurs pratiques respectives se rencontrent : danse et performance pour Sarah Wendt, sculpture et arts médiatiques pour Pascal Dufaux. Depuis 2017, leur collaboration se conçoit comme un continuum d’expérimentations où les thèmes explorés se répondent, se nourrissent et se déploient. Il en est de même pour les œuvres qui «existent» les unes à travers les autres : les dessins donnent vie à des prototypes de sculptures, lesquelles sont intégrées à des performances, captées sous forme de vidéos. C’est notamment le cas de leur projet le plus récent, l’Horloge de miel, une installation médiatique qui cristallise leurs réflexions des dernières années sur nos rapports au temps, tout en s’intéressant au monde des abeilles, à leur mode de vie et à ce que nous savons de la spécificité de leur perception.

Biographies

Les artistes multidisciplinaires Sarah Wendt et Pascal Dufaux vivent et travaillent à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal. Leur pratique collaborative, amorcée en 2017, s’appuie sur la sculpture, l’installation, la vidéo et la performance.

Leur première œuvre commune, Strange mood and dissonant feelings, réunit une installation vidéo-performance explorant les perceptions et la mémoire d’un corps dansant devant une archive vidéo de ses propres gestes filmés en direct. Elle a été présentée notamment au Mois Multi à Québec et au Centre canadien d’architecture.

En 2018, le duo créait The mountain moves while my fingernails grow, une fable spéculative sur le rapport entre temporalité humaine éphémère et temps géologique. Ce projet a fait l’objet d’une première exposition solo au centre d’artistes AXENÉO7 à Gatineau en 2019 et au Musée Provincial de Terre-Neuve Labrador The Rooms à St. John’s en 2022. Une version chorégraphique filmée a été produite ultérieurement par Tangente Danse et présentée à l’occasion de festivals au Canada et en Écosse.

En 2021-22, Hétérotopias, une performance avec deux danseurs, son en direct et sculpture mobile, a circulé lors de festivals dans plusieurs provinces et fait l’objet d’une résidence au Musée d’art de Joliette. Sa version vidéo a été présentée à Montréal et à Bruxelles.

Un autre projet, intitulé Études ectoplasmiques, a été présenté dans un premier temps au Musée d’art contemporain des Laurentides en 2021, puis transformé en exposition solo à l’Écart de Rouyn-Noranda en 2023. Des éléments de cette dernière faisaient partie de l’exposition Undead Archive : 100 Years of Photographing Ghosts, montée par la School of Art Gallery de l’Université du Manitoba à Winnipeg. En 2024 25, Études circulera dans différents lieux de la ville dans le cadre du programme du Conseil des arts de Montréal.

Compte tenu de leur connaissance des médias tactiles, Wendt et Dufaux ont été invités en Allemagne pour y mener des recherches sur les thèmes de la tactilité et de l’accessibilité dans les arts avec des artistes multidisciplinaires dotés de capacités sensorielles diversifiées. Leur participation s’inscrivait dans le cadre d’une collaboration avec le projet continu [in]operabilities, coordonné par le théâtre Kampnagel à Hambourg.

Du 5 octobre au 12 janvier.

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Moridja Kitenge Banza
Exilé dans l'Éden de Moridja Kitenge Banza

À propos

L’exposition de Moridja Kitenge Banza, présentée cet automne au Musée d’art de Joliette, concrétise un tournant dans l’approche de l’artiste. Dans le cadre d’expositions antérieures, il explorait l’absence d’objets muséaux en sol africain afin de faire réfléchir aux revers de la colonisation sur les pays pillés, évidés de leur culture. Pour une première fois, l’artiste intègre dans sa pratique de réelles œuvres de collection muséale, geste fort qui instigue de nouvelles dynamiques.

Inspirée par la chapelle des Scrovegni située à Padoue en Italie, célèbre pour les fresques réalisées par Giotto au début du quatorzième siècle, l’exposition de Kitenge Banza au MAJ présente une nouvelle chapelle en l’honneur du Christ pantocrator. Ce lieu, qui devrait instiguer le recueillement, prend aussi la forme d’un espace dissonant, aux références abondantes, où il s’arroge le droit de réinterpréter le vaste répertoire chrétien.

Kitenge Banza
s’approprie les codes développés par l’Église, comme outil de conversion, qui ont proliféré par la force dans son Congo natal et ailleurs dans le monde. Couleurs, composantes architecturales, iconographie, copies, etc. sont autant d’éléments et stratégies activés pour réfléchir à son identité hybride, à l’entrecroisement des histoires locales et mondialisées et aux mécanismes de persuasion sur les populations. Les œuvres de la collection d’art sacré du MAJ, imbriquées dans cet univers, font leur entrée dans cette vaste et riche réécriture de l’Histoire proposée par l’artiste.

Biographie

Artiste canadien d’origine congolaise, Moridja Kitenge Banza reçoit, en 2010, le premier prix de la Biennale de l’Art africain contemporain, Dak’ArT et, en 2020, le Prix Sobey pour les arts. Son travail a notamment été diffusé en Europe (France, Danemark et Allemagne), en Afrique (Maroc et Sénégal) et au Canada. Plus récemment, le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), le Musée McMichael et la Fondation Phi lui ont consacré une exposition solo. Ses œuvres font partie de collections muséales (MBAM, MACM, MNBAQ, MBAC, AGO), privées et corporatives (BMO, Caisse de dépôt et placement du Québec, Canadian Shield Capital, Hydro-Québec, Mouvement Desjardins, RBC et TD Bank Corporate Art Collection).

Du 5 octobre au 12 janvier.

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